Feature Film (1998), Douglas Gordon
Diffusion exclusive : Artangel, Londres

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En collaboration avec les cinémas Colombier de Rennes, Room Service, Agence d'Art Contemporain propose la projection du film Feature Film de Douglas Gordon. La projection sera suivie d'une conférence sur les questions de la présentation des œuvres et leur temporalité.
Projet produit en collaboration avec le Spot, Centre d'art contemporain du Havre.

"J'aime le fait qu'un public de cinéma puisse voir une œuvre filmée dans un musée et inversement que le public du musée puisse voir cette même œuvre dans un cinéma"
Douglas Gordon

Les œuvres vidéographiques et cinématographiques conduisent à modifier l'exposition, mais aussi débordent du cadre qu'elles proposent et prennent place dans de nouveaux territoires tels que la télévision, le cinéma, les festivals, les ateliers collectifs, les cafés… Ce déplacement ou plutôt cette présence multiple des œuvres dans ce "hors" de l'espace d'exposition témoigne de la préoccupation des artistes et des différents acteurs de l'art pour l'exposition de la durée.

Douglas Gordon a conçu deux versions de Feature Film, l'une est un film de 35mm prévu pour être projetée dans une salle de cinéma classique, l'autre est une vidéo destinée à être diffusée en boucle dans un espace d'exposition. Dans le cas de la projection du film, les contraintes sont liées à la programmation, aux horaires, à l'immobilisation requise par les salles obscures mais le spectateur perçoit l'œuvre dans la totalité de sa durée. Alors que dans le cas de l'installation vidéo le public est libre d'aller et venir, et perçoit des fragments de la vidéo. Cette double existence implique des appréhensions différentes de l'œuvre et incite à réfléchir sur sa présentation dans différents contextes. Elle signale aussi les croisement fréquent des média ainsi que l'impossibilité d'une histoire séparée.

A l'issue de la projection, ces passages entre les arts plastiques et le cinéma seront analysés à travers une conférence qui abordera également la question de la présentation des œuvres ayant une durée propre et observera la manière dont ces créations apparaissent aux publics.

> Feature Film et Douglas Gordon.

"Feature film" de Douglas Gordon s'inspire de la musique originale du film d'Alfred Hitchcock, "Vertigo", composée en 1958 par Bernard Herrmann.
Aux images originales du film se substitue une succession de plans rapprochés sur des parties précises du corps du chef d'orchestre James Colon (mains, tête, buste). Celui-ci est filmé alors qu'il dirige l'orchestre de l'Opéra Bastille jouant la partition intégrale de la musique de Bernard Herrmann.
Evitant les références visuelles à "Vertigo", Douglas Gordon s'approprie la musique originale du film, créatrice de suspens et de romantisme, et s'adresse ainsi à la mémoire auditive du spectateur. L'artiste écossais teste aussi la capacité de ce dernier à percevoir une nouvelle fiction, lien intime qui se noue dans son film entre le chef d'orchestre et la musique qu'il dirige.
Né à Glasgow en 1966, Douglas Gordon s'affirme sur la scène internationale dès 1996, lorsqu'il reçoit le prix Turner, récompense attribuée au Royaume-Uni, pour sa pièce "24H psycho". Cette vidéo utilise les images du film d'Alfred Hitchcock "Psychose", projetées sans son et au ralenti sur un écran de grande taille. L'extension de la durée à 24 heures du film original permet d'en donner une nouvelle lecture, désamorçant ainsi par la lenteur les scènes de violence et de suspens.
Le travail de Douglas Gordon se distingue par des œuvres situées aux frontières du système artistique, comme le tatouage ou les vidéos pirates de concert de rock, et inspirées de la culture populaire et des classiques du cinéma.
La mémoire et sa transcription jouent une place importante dans son œuvre. "List of names" (liste de noms) est un processus de travail qu'il a présenté plusieurs fois et qui consiste à écrire sur le mur de l'espace où il expose les noms de toutes les personnes dont il se souvient à ce moment là.
Le travail de Douglas Gordon interroge constamment la pertinence de nos systèmes de communication, comme l'écriture ou l'image. Chacun est exploré pour sa capacité à provoquer la fascination ou son pouvoir de faire resurgir la mémoire. (source : site internet du Centre Pompidou).