Room Service et les Cinémas Colombier, présentent :

Anna Sanders Films

Créée en 1997 par Charles de Meaux, Pierre Huyghe et Philippe Parreno, Anna Sanders Films SARL est une société de production cinématographique permettant « [d'] établir un rapport réel avec le champ du cinéma et de se donner les moyens d'y travailler ». Partant du constat que le champ de l'art ne permet pas de diffuser des productions cinématographiques sans poser de problème de réception, les créateurs d'Anna Sanders Films, rapidement rejoints par Xavier Douroux, Franck Gautherot et Dominique Gonzalez-Foerster, ont donc créé cette société de production avec l'idée utopique de faire un « film au sujet sans image ».
Véritable plateforme de production artistique, la société Anna Sanders Films a permis à des artistes dont l'oeuvre est aujourd'hui internationalement
reconnue de réaliser des films « impossibles », imaginés comme autant de « rêves d'enfants ».

Ainsi, les questions soulevées par la création d'une telle structure rejoignent les problématiques chères à Room Service, à savoir la question de la production et de la diffusion de l'art contemporain. En effet, la production de films par les artistes est d'autant plus complexe que l'usage de ce médium a évolué en étant conditionné par un certain nombre de facteurs. Utilisé par les avant-gardes des premières décennies du XXème siècle en tant que médium, ou dans les années soixante et soixante-dix comme moyen de documentation par les artistes dématérialisant leurs productions, le film a été substitué très rapidement par la vidéo, dès son apparition au milieu des années 1960. Ce nouveau médium, préféré pour ses qualités pratiques, a par la suite conditionné le dispositif de diffusion de l'image mobile dans les structures vouées à l'art contemporain. C'est ainsi que pour des raisons techniques, les lieux d'exposition diffusent de la vidéo, et peu de films. Parallèlement, au sein de ce type de dispositif, le comportement du spectateur-visiteur devient celui d'un «téléspectateur». Moins concentré, et happé par les oeuvres environnantes, ce dernier n'a alors que très
rarement la possibilité, le temps ou l'envie de regarder l'intégralité des vidéos diffusées.

Il s'agit au cours de ces soirées d'offrir au spectateur les conditions idéales à la perception d'oeuvres filmiques, des conditions favorables à une meilleure concentration et permettant une appréhension de l'oeuvre dans sa durée : une salle de cinéma plongée dans l'obscurité et le silence, un grand écran, un son de qualité.

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